Les pèlerins empruntaient les voies de communication existantes au Moyen-Âge, qui ont une histoire complexe et passionnante. Le réseau routier médiéval reliait les bourgs, centres de la vie économique, aux origines les plus diverses:
La fréquentation d’un itinéraire dépendait alors de l’état de la voie, de la présence de franchissement (ponts, bacs, gués…), des hébergements disponibles, des péages, des points commerciaux névralgiques, de l’existence d’une zone d’insécurité, de rumeurs d’épidémie… Continuer la lecture
Tout d’abord, voici un billet avec une vidéo pour découvrir le botafumeiro et les tiraboleiros qui l’actionnent: Botafumeiro… quésaco?
Comment les tiraboleiros font-ils croître l’oscillation du botafumeiro? Tout simplement en tirant sur la corde pour diminuer sa longueur lorsque l’encensoir atteint le point le plus bas de sa trajectoire, et en augmentant la longueur de corde lorsqu’il atteint le point le plus haut.
Sur le site internet de l’université de Nantes, on trouve l’explication physique de ce phénomène d’oscillation paramétrique, ainsi qu’une application qui permet de s’entraîner en ligne au maniement du botafumeiro :
Voici le mode d’emploi pour devenir un tiraboleiro virtuel :
PETIT JEU : Arriverez-vous à faire faire au botafumeiro un tour complet?
Vous trouverez le botafumeiro virtuel à cette adresse: http://www.sciences.univ-nantes.fr/physique/perso/gtulloue/Meca/Oscillateurs/botafumeiro.html
Dans le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle rédigé au XIIe siècle par Aymeri Picaud, il est fait mention de « Stella, que pane bono et obtimo vino » (« Estella où le pain est bon et le vin excellent »). Estella est une ancienne cité romaine, « Estella la bella » comme l’appelaient les pèlerins du Moyen Âge, située en Navarre, sur le Camino francés, entre Puente la Reina et Logroño. Le vin y était excellent au XIIe siècle… et on en parle encore ! Car à trois kilomètres de là se situe l’ancien monastère d’Irache, qui fut le premier hospice de pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques. On y trouve aujourd’hui les caves Bodegas Irache, qui perpétuent la tradition médiévale de la production viticole, et aussi de la générosité envers les pèlerins…
Contre un mur qui longe le Camino, les Bodegas Irache ont construit en 1991, en pierres de taille, une fontaine qui offre ou bien de l’eau, ou bien du vin… Deux inscriptions sur la fontaine disent en espagnol : « À boire sans abus nous vous invitons avec plaisir. Pour pouvoir l’emporter, le vin doit être acheté » et « Pèlerin, si vous voulez arriver à Compostelle avec force et vigueur, de ce grand vin buvez une gorgée et trinquez pour le bonheur ».
L’étape par laquelle on rejoint Torres del Rio depuis Estella est longue et éprouvante en cas de grosse chaleur. Quand on arrive à Irache, on a marché seulement une demi heure, et il reste devant soi 27 kilomètres… or le vin d’Irache est fortement alcoolisé, même s’il se laisse boire facilement. Il faut donc bien penser à bien remplir sa gourde… en eau !
Une webcam filme la fontaine en permanence pendant la saison. Si vous avez des amis pèlerins dont vous savez qu’ils passent par Irache, vous pourrez les observer en train d’étancher leur soif ici :
Et si vous êtes vous-même déjà passé par Irache, sans doute avez-vous gardé des souvenirs pittoresques de la fuente de vino…
Guillaume IX de Poitiers (1071-1126), duc d’Aquitaine et grand-père d’Aliénor, est le premier troubadour et le premier poète en langue vulgaire de l’Europe médiévale.
Sa chanson « Farai un vers pos mi sonelh » constitue l’un des tout premiers témoignages littéraires sur le coquillard ou faux pèlerin de Compostelle.
Guillaume IX est le seul auteur de la littérature occitane médiévale à mettre en scène un pèlerin tourné en dérision. Dans cette chanson, en effet, le narrateur est un pèlerin absorbé dans une rêverie diabolique, dans laquelle deux jeunes femmes l’apostrophent (« E Dieus vos salf, don pelerin! ») et, sous prétexte de lui offrir l’hospitalité, l’entraînent vers la luxure…
Farai un vers, pos mi sonelh E m vauc e m’estauc al solelh. Domnas i a de mal conselh, E sai dir cals: Cellas c’amor de cavalier Tornon a mals Domna fai gran pechat mortal En Alvernhe, part Lemozi, La una m diz en son latin: Ar auzires qu’ai respondut; So diz n’Agnes a n’Ermessen: La una m pres sotz son mantel, A manjar mi deron capos, « Sor, aquest hom es enginhos, N’Agnes anet per l’enujos, Qant aguem begut e manjat, Per la coa de man tenen « Sor, diz n’Agnes a n’Ermessen, Tant las fotei com auzirets: Ges no us sai dir lo malveg, |
Je ferai un vers puisque je suis endormi Et que je marche, tout en restant au soleil. Il y a des dames pleines de mauvais desseins, Et je puis vous dire qui elles sont : Ce sont celles qui méprisent l’amour Des chevaliers. Elle fait un grand péché, un péché mortel, En Auvergne par le Limousin L’une me dit en son langage : Maintenant, écoutez ce que j’ai répondu Alors, Dame Agnès dit à Dame Ermessent : L’une me prend sous son manteau, Elles me donnèrent à manger des chapons ; « Sœur, cet homme est rusé Agnès alla chercher la déplaisante créature : Quand nous eûmes bu et mangé, Par la queue, brusquement, « Sœur, dit dame Agnès à dame Ermessent Tant je les honorais comme vous entendez Non! Je ne saurais vous dire ce mal, |