Le Camino francés culmine à la Cruz de Ferro

Cruz de Ferro

un passage mythique du Camino

Nous arrivons dans les monts de León, entre Astorga et Ponferrada. Le point le plus élevé du Camino francés se mérite: le pèlerin brave un bon dénivelé de 500 mètres pour parvenir au Puerto Irago. Après Foncebadón, on arrive au sommet de ce Puerto Irago, qui culmine à 1504 mètres et où se dresse la Cruz de Ferro, un des monuments les plus simples et les plus emblématiques du Camino.

Il s’agit en effet d’une croix toute simple, en fer rongé par la rouille, juchée sur un imposant mât de chêne de cinq mètres de haut. La croix surplombe un imposant tas de roches et de cailloux. Et ce sont justement ces pierres, aux apparences diverses et aux tailles variées, déposées depuis des siècles par les marcheurs, qui font de la Cruz de Ferro l’un des passages les plus mythiques pour le pèlerin de Saint-Jacques.

Selon certains, il s’agirait d’un ancien autel préhistorique, ou d’un endroit consacré par les Romains à Mercure, dieu des carrefours et des routes. Ce qui est plus sûr, c’est que les moissonneurs galiciens passaient par le Puerto Irago quand ils venaient en Castille pour travailler aux champs de blé, et qu’ils avaient pris l’habitude de déposer ici une pierre à chacun de leurs passages.

À l’origine, il s’agit donc d’un cairn : un monceau de pierres qui pouvait soit baliser un chemin ou signaler le sommet d’une montagne, soit rappeler un événement important, soit marquer un site funéraire et célébrer les morts. Le cairn a été christianisé très tôt par Gaucelmo, abbé de Foncebadón et Manjarín, et par ses successeurs, qui y ont ajouté une croix. Ainsi les pèlerins ont-ils pu trouver une nouvelle symbolique dans le cairn de la Cruz de Ferro :

le mât de la Cruz del Ferro

messages et objets laissés sur le mât

La tradition, toujours respectée de nos jours, veut que chaque pèlerin dépose au pied de la croix une pierre ou un caillou transporté depuis le lieu de départ. Ce poids supplémentaire et inutile dans le sac à dos représente les choses superficielles auxquelles nous accordons souvent une trop grande importance dans la vie… Le pèlerin, arrivé au point culminant du Camino, peut se libérer de ce qui lui pèse, avant d’entamer la dernière partie de son parcours vers le tombeau de l’apôtre.

Récemment, les pèlerins ont adopté la coutume de placer également sur le monticule des photos personnelles, des notes manuscrites, des vêtements ou des objets apportés de chez eux pour remplacer la pierre traditionnelle. Une chapelle dédiée à l’apôtre Saint-Jacques a aussi été construite à côté de la croix il y a une trentaine d’années.

Alors cette croix de fer, qu’on peut appeler « Cruz de Ferro » en galicien, « Cruz de Hierro » en castillan, ou bien encore « Cruz de Fierro » en léonais, est-elle pour vous un souvenir marquant de votre pèlerinage, ou une irrésistible invitation au voyage ? Quoi qu’il en soit, quand vous (re)partirez, n’oubliez pas d’emporter un caillou de chez vous… et de réfléchir à ce poids dont vous souhaitez vous libérer, à ce fardeau que vous allez métaphoriquement laisser sur le bord du Chemin, quelque part là-bas du côté des monts de León.

7 réponses à Le Camino francés culmine à la Cruz de Ferro

  • MERCKY dit :

    Du Puy en Velay, nous voilà arrivés, dans le cadre d’un groupe de randonneurs qui se connaissent et s’apprécient bien, à Ponferrada.
    Quelles que soient les rencontres ou les visites intéressantes que l’on fait, j’estime que la réputation de ce chemin est très surfaite si on ne le suit pas par démarche cultuelle ou intellectuelle.
    Si la traversée de certains paysages est très belle (dont Aubrac, Pyrénées), d’autres sont désolantes : bitume, contournement de champs de maïs, parcours le long de routes, aménagements lamentables (il y en a aussi de très bien), ordures laissées et non ramassées en certains endroits.
    Les ministres parlent de favoriser le tourisme, les offices de tourisme publient des dépliants et ne vont pas sur le terrain, les agences éditent des catalogues dithyrambiques, et le randonneur qui voudrait admirer de beaux paysages est très frustré.
    Mais l’an prochain, nous irons tout de même de Ponferrada à Santiago. Parce que nous aimons marcher en compagnie de gens sympas.

  • Monique dit :

    Bonjour Diane,
    Je suis une québécoise qui a marché 1 800 kilomètres sur les chemins de Compostelle en solitaire. J’ai fait le chemin du Puy, traverser les Pyrénées pour me rendre jusqu’au Cap Finistère. Tout comme vous, j’entretenais des craintes à partir seule, c’est juste normal, encore plus lorsque c’est la première fois que l’on part seule. J’ai apprivoisé ces craintes, je ne les ai pas laissé m’envahir et je n’ai aucun regret. Bien au contraire, en le faisant seule, ça devient NOTRE chemin. J’ai dans mes projets de compléter le chemin d’Arles et celui de Vézelay et je repartirai seule. N’ayez aucune crainte, à peine deux ou trois jours et vous aurez apprivoisé, en plus de vous demander pourquoi avoir entretenu ces craintes puisqu’elles ne sont pas justifiées. Votre départ est pour très bientôt, je vous souhaite de vivre pleinement votre chemin. Monique

  • Castor Martine dit :

    Diane , pour d’autres enventuelles pistes vous pouvez me contactez sur mon adresse mail martine-d.c@hotmail.fr

    Ne faites pas comme beaucoup d’étrangers qui prennent le bus pour arriver à Burgos enfin d’éviter la zone industrielle …. Contourner l’aéroport sur sa gauche, quand vous passerez sur le pont qui traverser l’autoroute , en fin de pont prenez le chemin baliser sur la gauche ,n’allez pas vers Villafria surtout
    Donc vous passerez à gauche d’un groupe de résidence , vous longerez le grillage de l’aéroport pour arriver au village de CAStAÑARES
    Dans ce village nous avons traverser la route pour ne pas poursuivre le chemin qui partait à gauche
    Cela sur les conseils d’une pèlerine espagnole
    Donc , on a traversé, continuer en face en passant dans un quartier de maisons , puis le chemin oblique à droite en passant devant un gros bâtiment d’usine , puis il oblique vers la gauche pour passer sur un petit pont bleu et continue dans une forêt aérée , longer la route jusqu’à passer sous un pont et la on trouve le fleuve qui nous permet de rentrer dans Burgos par un chemin des plus agréable

    Ce chemin permet de longer le fleuve

  • Castor Martine dit :

    Bonjour Diane
    Nous avons fait le chemin l’an dernier avec mon mari .
    Départ Lepuy en Velay le 5mai 2015, arrivée Santiago le 18 juillet ( nous avons pris du temps pour visiter tout au long ) puis nous avons pousser jusqu’à Cap Finistère pour être de retour à Santiago le 24 Juillet pour les fêtes de la Saint Jacques!
    Pèlerinage merveilleux, bien que parfois dur à cause des ampoules!!

    Pour ce qui est de la montée de Roncevaux, si vous voulez un conseil et si ça vous est possible, il serait bon de faire la montée en 2 temps , sachant que se sont les premiers 10( srtt 5kms) les plus raides. Nous avions fait nuit à Huntto car nous avions voulu passer la matinée à St Jean, pour lessive et autres., D’autres , la plupart s’arrêtent à Orrisson
    Ne pousser pas trop votre corps dans les premiers jours

    Pour la descente un conseil, que donne également la « maison du pèlerin , (où vous pouvez acheter votre credanciale si vous ne l’avez pas encore), …. Quand vous êtes au col , ne continuez pas tout droit pour la descente , elle est très penture et beaucoup de cailloux.Donc dangereuse
    De plus c’est dans la forêt, aucune vue
    Donc prenez à droite pour contourner la forêt , vous trouverez une petite route puis possible de prendre des chemins, la vue est découverte, la descente tranquille .Cela permet de passer à l’église de Rolland , mais surtout d’avoir ne vue sur Roncevaux dans la descente .
    On marche sur la route ,mais pas longtemps
    C’est sur cette partie que nous avons fait connaissances de 2 Québécoises que nous avons retrouver tout au long du Camino.
    De toutes façons il est parfois préférable de prendre la route que des chemins très déstabilisants et vous en trouverez plusieurs sur le Camino
    Attention à la descente très caillouteuse de la Sierra del Pardon entre Pamplona et Puente de la Reina; à celle après Acebo en descendant sur Molinaseca, descente dans coulées d’ardoise !!!!
    Un autre conseil, n’écoutez que votre corps, le Camino n’est pas un exploit sportif , laissez de côté ceux qui veulent trop pousser les étapes

    Plus que jamais sur le camino, le proverbe qui veut aller loin doit ménager sa monture est d’actualité

    Le chemin est sur, nous avons croise bcp de très jeunes femmes seules, mais faut être prudente bien sûr
    Voilà , j’espère vous avoir apporter quelques conseils

    Attention aussi aux pèlerins cyclistes espagnols qui empruntent le même chemin que les marcheurs, qui n’ont pas d’avertisseurs, qui vont très vite et que l’on entend que qd ils sont à notre hauteur en criant BuenCAMINO!! En vous faisant sursautez!!!

    Ah et si vous aimez la nature , êtes un peu mystique, un conseil faites la Meseta entre Burgos et Léon avec des étapes tôt le matin , Depart 6h car vous éviterez de marcher l’après midi sous un soleil de plomb ( conseil valable après aussi) , mais surtout vous aurez l’immense spectacle du lever du soleil sur les champs de blé , d’orge etc..de la Meseta fraîche le matin ,( plateau a1000m d’altitude env) et brûlante l’après midi!! C’est vraiment très beau le lever du soleil

    Alors ENJOY!!!! Profitez!!!

    Pas: alléger votre sac au maxi, j’ai fait 1600kms avec un sac de 8kg, car cape de pluie et pantalon de pluie alors que très peu d’eau sauf un peu en France, très peu et rien en Espagne ….. Sauf une petite partie de la montée de Roncevaux!!!

  • Diane L dit :

    23 mai 2016
    Bonjour, je suis québécoise et je prendrai le chemin du Camino Francès de St-Jean Pied de Port en mi-juin. Je foulerai pour la première fois le sol de l’Europe et ce, en solitaire. On me dit que le Camino est très sécuritaire, mais j’avoue avoir une petite crainte pour ce qui est de la montée et de la descente des premiers jours vers Ronceveaux. Que pourriez vous commenter pour moi à ce sujet? Merci beaucoup pour votre site, il est plus qu’intéressant :)

  • admin dit :

    C’est pas impossible…..

  • paturel therese dit :

    J’envisage de partir de Leon le 19 mars, pour atteindre St Jacques début avril. Est ce que je risque de trouver de la neige sur le chemin ? Merci de votre réponse. Cordialement
    Thérèse

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