Bulletin Camino novembre 2016

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In memoriam

trois figures emblématiques de ce chemin millénaire vers Compostelle

Ils étaient trois, trois amis, trois figures emblématiques de ce chemin millénaire vers Compostelle.
Tous trois, en quelques mois, nous ont quittés nous laissant orphelins du Camino.

Renée, Louis et Sébastien, trois personnalités du Chemin, avaient un point commun remarquable, une qualité humaine exceptionnelle, une véritable vocation, le sens inné de l’Hospitalité. Que ce soit à Arles, à Navarrenx, à Arrès ou à Grañon, tous trois accueillaient à bras ouverts, naturellement, en toute simplicité le pèlerin de passage. Chez eux, dans le presbytère ou dans un gîte.
« Viens, entre, je t’attendais. Assois-toi, je vais te servir à manger », nous disait Louis en nous accueillant sur le pas de la porte. Et qui le lendemain matin, évoquant le « donativo », disait au pèlerin en partance : « donnes ce que tu peux, prends ce dont tu as besoin. »
Pour l’un comme pour l’autre l’Hospitalité était une philosophie de vie. « Là où l’accueil reçoit, l’Hospitalité donne, offre à l’autre, ce passant par nature étranger, ses mots et ses gestes, son temps et ses biens », nous écrit Jean-Claude Bourlès.
Renée Debard, tous les pèlerins traversant notre région la connaissaient. Fondatrice de l’association « Accueil Pèlerin des Chemins d’Arles », sa porte était toujours ouverte. Elle recevait chez elle et offrait à sa table abondance de plats qu’elle avait toujours plaisir à préparer.
Louis Janin et le Père Sébastien Ihidoy venaient d’écrire et d’éditer un livre, L’Hospitalité sur les Chemins de Compostelle. Vous le trouverez à la bibliothèque de l’association. Nous souhaitions nous le faire dédicacer; ils ne nous en ont pas laissé le temps.
Tous les trois nous l’affirmaient, l’Hospitalité est un devoir sacré mais aussi un privilège. Accueillir était devenu pour eux une autre façon de pérégriner.
« Veillons à ce que l’Hospitalité reste un don pour ceux qui la donnent. Qu’elle soit reçue comme tel par les pèlerins et que de là naisse un partage. Cela se suffit en soi. » André de l’Hospitalet Saint-Jacques à Aire-sur-Adour.
Adieu les amis. Sur ce chemin millénaire notre reconnaissance est éternelle.
Yves Deroubaix yd4613@gmail.com (Texte publié avec l’autorisation de M. Deroubaix)


Demande de conseils

Chemin de Rocamadour

Nous envisageons (4 pèlerins) de parcourir en 2017 le chemin de Rocamadour.
Figeac GR 6 ⇒ Rocamadour GR 64 ⇒ GR 46 pour Cahors.
Si certains ont déjà marché sur ce chemin, nous sommes intéressés par tous les renseignements concernant le chemin lui-même, les hébergements que vous nous conseillez (gîte, petit hôtel, familles…), les monuments, les sites caractéristiques et les difficultés en général.
Merci d’avance pour vos informations et conseils avisés que vous pourriez éventuellement nous communiquer.
amitie-normande76@orange.fr


 

Vie des chemins

Nouveau balisage sur la voie d’Arles

ATTENTION : À partir de Villetelle, 3ème étape de la voie d’Arles, ou Via Tolosana, un pèlerin nous fait remarquer que le chemin historique (voie romaine VIA DOMITIA) a été récemment rebalisé. Il faut bien informer les pèlerins de ne pas tenir compte de la balise GR rouge et blanche positionnée 30 m après l’entrée dans le village de VILLETELLE et qui voudrait leur imposer de tourner à droite, mais de se diriger à gauche jusqu’à l’église. Le balisage jacquaire jaune et bleu réglementaire commence à cet endroit. Au stop, continuer tout droit (D 110e1 direction LUNEL), passer devant la Mairie. Dépasser le giratoire et au nouveau stop après l’abribus, tourner à droite chemin de Montpellier. Bien suivre ce même balisage sur 13,3 km. Ami pèlerin, « à chacun SON chemin » mais sache bien que l’itinéraire historique rebalisé aux couleurs de l’Europe fait économiser près de 6 km sur l’étape. En effet, ce tronçon du GR 653 a été détourné pour satisfaire certains intérêts… et avec en plus de nombreux kilomètres supplémentaires de bitume…, bref ! C’est un vrai piège à… pèlerins…
Merci de diffuser cette information le plus largement possible, dans les réunions et sur les sites Internet des associations du Languedoc, de PACA et de Midi-Pyrénées !

Changement d’itinéraire sur la Via Francigena

Bonjour amis marcheurs itinérants,
Je me permets d’apporter quelques précisions sur la Via Francigena, « Grand Itinéraire du Conseil de L’Europe » dont il a été question dans le n°168 d’août de Camino.

La Via Francigena a vu son parcours modifié de Cussey-sur-l’Ognon au débouché de la Haute-Saône pour rejoindre Besançon pour la simple raison qu’un agriculteur ne souhaitait plus que le nombre croissant de marcheurs passe le long de son champ de céréales, ce qui engendrait des dommages.

Le choix s’est porté en accord avec les associations locales et le Comité départemental de randonnée pédestre du Doubs sur un itinéraire existant d’un intérêt certain. D’une part il est proche de l’ancienne voie romaine devenue départementale, il rejoint la gare LGV ce qui permet aux pèlerins qui arrêtent leur pérégrination de s’en retourner et à ceux qui repartent d’être positionnés sur le chemin sans le rechercher. D’autres atouts s’ajoutent à ce parcours : Les Auxons et son église Saint-Pierre, Miserey-Salines avec la rue du Couvent (ancien couvent de soeurs et sa chapelle, elle, bien en place), un château de belle facture,
une église et un lavoir proche du chemin. La commune d’École et son ancien prieuré du XVIIIe siècle dont les frères ont accueilli bon nombre d’élèves comtois. Un château, une église et une source, fontaine, lavoir au bas du château. La voie des Montboucons, ancienne voie romaine de Besançon à Gray, permet un beau coup d’œil sur la ville de Besançon et la maison de l’écrivaine Colette connue de tous. Très rapidement, le marcheur arrive à la grange Huguenet où Louis XIV appréciait de ce lieu l’avancée des troupes de Vauban dans la conquête de la ville en 1674 et 1678. La porte Charmont, dite « porte Charles-Quint », du XIIIe
siècle, par où entrait les pèlerins de Cantorbéry et de Saint-Jacques dans la ville, l’Hôtel Jouffroy du XVe siècle, l’église du chapitre de la Madeleine. Les marcheurs parcourent la Via Francigena dans les rues du Grand-Charmont, la Madeleine et la Grande Rue pour rejoindre l’arc de triomphe de Marc Aurèle de 175
après J.-C., le plus haut passage sous arc de France (plus de 16 m sous voûte).

J’ai énuméré tous ces lieux pour que chacun apprécie la crédibilité de ce parcours. On ne s’ennuie jamais sur la VF, elle a toujours quelque chose à vous montrer… ce n’est pas une plaisanterie.
Le petit plus pour terminer, le parcours modifié raccourcit de près de 5 km la distance de Cussey-surl’Ognon à Besançon.

À vos chaussures, venez découvrir ce que la VF vous réserve dans ce secteur.
J’allais oublier, en passant sur le pont de la rivière Ognon en quittant la Haute-Saône, ne manquez pas le gué votre droite, en bon état, très visible en basses eaux (2000 ans d’histoire devant vos yeux), si c’est pas du bonheur…
j.guy25@sfr.fr


Témoignages

LE POIDS, LE CORPS

À mon premier départ, parti de Nantes, j’avais connu dans la monotonie des Landes que je traversais seul, une grande joie physique, elle semblait rayonner de tout mon corps ; j’avais maigri de l’intérieur, tous mes organes paraissaient ne pas avoir de friction interne, comme s’ils fonctionnaient de façon nominale. C’était un grand bonheur de se sentir oxygéné, allégé de quelques kilos et de marcher d’un bon pas.
Un carême! Voilà ce qui nourrissait mon corps et mon esprit.

* le poids – le tact*
Sur quel Camino était-ce ? Dans la cuisine, je mangeais, un pèlerin mutique mangeait lui aussi ce qu’il s’était préparé. Il paraissait fatigué. Plus tard je découvris qu’il était mon compagnon de chambre. Une chambre à deux lits nous avait été attribuée. Avant l’extinction de la lumière, vers 22h, je rompis le silence pour lui demander ce qui l’avait marqué sur le chemin. Il me raconta qu’il rentrait en France là-bas vers la Suisse, qu’il en était à trois ou quatre mille km, qu’il était parti il y a longtemps. De tout ce périple, ce qui l’avait touché, c’était qu’une sœur sud-coréenne, d’une petite phrase, lui eut demandé en anglais une banalité sur le chemin!
Je lui dis que je pensais connaître cette chose-là. Qu’à Angers, un jour, une association dont je fais partie avait réservé une salle de réunion dans une communauté religieuse et comme j’agaçais tout le monde, ils m’avaient demandé d’aller prendre l’air. Ce que j’avais fait.
J’étais donc seul dehors à déambuler. Une sœur qui passait s’est approchée et m’a demandé en quelques mots si cela allait. Je l’ai rassurée et remerciée et un peu après, j’ai regagné la salle de réunion.
Je crois que c’est le lendemain que je me suis aperçu qu’il y avait eu quelque chose dans cette courte entrevue. Ce devait être dans le son de sa voix, de son intonation. Je compris que cette sœur s’était totalement effacée, il n’y avait rien de sa personne, elle qui m’avait parlé s’était retirée pour que sa voix seule arrive jusqu’à moi, cette voix, dont le Verbe dans ces paroles banales, me toucha profondément.
J’ai appris plus tard que c’était une des sœurs contemplatives.
En consacrant leur vie à Dieu, ainsi elles peuvent s’approcher d’une personne agitée, j’ai appelé cela : « le toucher de l’âme ; le tact ». Depuis, lorsque j’en parle, j’ai la chair de poule aux joues et aux avant-bras et je pleure. Des fois mes yeux s’embuent légèrement, des fois ils pleurent abondamment et parfois je souris et je pleure en même temps.

* le poids- le lâcher-prise*
En 2008, j’entrais pour la première fois dans la cathédrale de Santiago. Quel bazar !
Le bruit des pas, le frottement des sacs à dos, les gens qui parlaient, les appareils photos et les caméras…
Une sœur préparait la célébration en récitant, en espagnol, des Je-vous-salue-Marie, quelques personnes assises dans les premiers rangs l’accompagnaient. Je me glissais un peu plus loin sur un banc et coinçait mon sac à dos entre mes jambes. Les Je-vous-salue-Marie m’apaisaient. Le bruit était trop fort par moments. La sœur prit le micro et fit une annonce pour demander un peu de silence, rien n’y fit.
Elle reprit les Je-vous-salue-Marie, le bruit continuait, elle refit une annonce en plusieurs langues sans succès.
Elle se mit à chanter je ne sais quoi, je me dis : « Elle est gonflée ! »
Elle chantait bien, très bien. Ce n’est pas elle, sa personne ou sa technique qui chantait, non, elle lâchait prise du bruit des inconvenants.
Quand on lâche prise et que l’on a rien pour s’agripper on tombe !
Elle, elle lâchait prise pour une prise plus solide : son âme légère sortait d’elle-même vers le ciel, son chant traversa le brouhaha jusqu’à moi, si loin, perdu, coincé sur ce banc et vint me toucher profondément.
Il me fallait peut-être marcher depuis Nantes pour percevoir cette force incommensurable du lâcher-prise.

*Le poids – le ravissement*
Une fois, je n’avais que 18km à faire pour arriver à Melide par le Camino primitivo, je ne sais pourquoi, ce matin-là, je me sentais léger, mes jambes étaient comme des ressorts qui allaient de pierre en pierre, une euphorie me saisit, c’était comme si mes pieds touchaient à peine le sol, j’étais aux anges, j’étais au ciel, j’étais ravi ! Arrivé à Melide, une amie blessée était là depuis deux jours et me voyant arriver un peu bizarre, comme il était tôt, me demanda si j’avais
pris le car. Je lui dis : Sens-moi ! Pas de doute j’étais venu à pied ! Nous nous rendîmes chez Ézéchiel manger du poulpe, je repris contact avec la réalité tout en lui racontant l’étrangeté de cette matinée. Je sortais du silence du Camino Primitivo ; c’était dimanche jour de marché, il y avait du monde, du bruit, partout des pèlerins portant leur sac à dos, je retrouvais le Camino Francés.

Amitiés jacquaires, Michel Le Guillou michel44ntes@yahoo.fr


Marche

Marche du Veurdre à Couzon en passant par Saint-Léopardin-d’Augy

Comme chaque année, le 20 novembre 2016, aura lieu la marche des choeurs organisée par « Les Amis de Saint-Jacques en Bourbonnais », en coopération avec le Secours catholique à l’occasion de leur collecte annuelle. Nous vous invitons à associer marche et chants.

Du Veurdre à Couzon en passant par Saint-Léopardin-d’Augy
Le Veurdre : croisement entre le chemin de Vézelay et le GR 300 (Sancoins – Le Puy-en-Velay), chemin qui traverse notre beau Bourbonnais et son riche patrimoine, Souvigny, Chantelle, Ebreuil… il nous ouvre les portes du Puy-de-Dôme vers Clermont-Ferrand, puis direction Le Puy-en-Velay en passant par Brioude et Lavaudieu.

Au départ du Veurdre, une messe sera célébrée par le Père Marminat.
Dans chaque église, un concert de chants sacrés de 20 minutes sera donné par une chorale différente.
Marcher, méditer, écouter, tout en ouvrant son cœur à l’autre puisque les bénéfices de cette collecte seront reversés au Secours catholique qui œuvre pour les plus démunis.

Plus de détails sur notre site « amis de saint jacques en Bourbonnais, rubrique « programme ».
Cette année, la marche coïncidera non seulement, et comme tous les ans, avec la collecte annuelle du Secours catholique, mais aussi avec la clôture de l’année de la Miséricorde et nous nous associerons ainsi à ce message de partage envoyé universellement par le Pape François.

Quoi de plus beau que de marcher les uns avec les autres et… les uns pour les autres !
Nos pas et nos prières iront vers tous ceux qui sont dans la peine, la maladie, la souffrance, les difficultés, les victimes d’attentats et leurs familles et aussi pour le respect de chaque religion en ces temps difficiles…


Annonces

À vendre gîte LES FIGUIERS (82110 Lauzerte)

Gîte plus appartement sur le GR 65, Chemin du Puy, entre Cahors et Moissac. Pour fixer un rendez-vous, tél. : 05 63 29 11 85 ou port. : 06 85 31 71 31
Site www.lesfiguiers-lauzerte.com
michel.reversat@wanadoo.fr

Cherche hospitaliers – Maison du Pèlerin à Bordeaux

Bordeaux Compostelle Hospitalité Saint Jacques. Maison du Pèlerin. 28 rue des Argentiers à Bordeaux
Recherche des « hospitaliers » du 20 mars 2017 au 23 octobre 2017. Période de 8/15 jours (du lundi 11h au lundi suivant 11h. Chambre particulière pour les hospitaliers). Accueil/refuge de 12/13 places en box de 2 places.
Coin cuisine, sanitaires. Commerces et toutes commodités à proximité. Les permanences sont effectuées pour toutes les périodes par 2 hospitaliers. Pour toute information, contacter Jean Lou.
Mail : jeanlou33@orange.fr, téléphone : 06 03 87 40 54


Bulletin Camino novembre 2016
Bulletin Camino novembre 2016
Annonces, culture, informations pratiques, témoignages sur les chemins de Compostelle à destination des pèlerins et amis du Chemin.

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