vin

Découvrir Mérida, sur la Vía de la Plata

L’une des étapes importantes sur la Vía de la Plata est la ville de Mérida, ancienne cité romaine sous le nom d’Emerita Augusta.

Un documentaire de la télévision espagnole permet de découvrir le théâtre romain, l’amphithéâtre, le cirque, les temples et les aqueducs… Toutes ces ruines que longent les pèlerins de la Vía de la Plata tout en cheminant sur les pavés antiques de l’ancienne voie romaine, témoignage d’une histoire très riche, dont l’une des figures les plus émouvantes est peut-être Sainte Eulalie, née à Emerita Augusta en 292 et martyrisée en ce même lieu en 304.

Mérida

Le documentaire présente également les paysages traversés par la Vía de la Plata dans les deux étapes qui précèdent Mérida: entre Villafranca et Torremegia, les marcheurs passent par Almendralejo, au milieu des vignes et des oliviers, sur les bords de la Guadiana. De somptueux paysages à découvrir dans cette zone agricole fertile, avec des productions locales typiques de la région: liège (provenant des chênes que l’on voit en grand nombre sur les bords du Camino), vin et huile.

Un documentaire à voir et à écouter en espagnol, pour retrouver le goût des choses de là-bas, sur un Camino sauvage et dépaysant: www.rtve.es/mediateca/videos/20091011/ruta-via-plata/603019.shtml.

Un mythe du chemin : la fuente de vino de Irache

Dans le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle rédigé au XIIe siècle par Aymeri Picaud, il est fait mention de « Stella, que pane bono et obtimo vino » (« Estella où le pain est bon et le vin excellent »). Estella est une ancienne cité romaine, « Estella la bella » comme l’appelaient les pèlerins du Moyen Âge, située en Navarre, sur le Camino francés, entre Puente la Reina et Logroño. Le vin y était excellent au XIIe siècle… et on en parle encore ! Car à trois kilomètres de là se situe l’ancien monastère d’Irache, qui fut le premier hospice de pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques. On y trouve aujourd’hui les caves Bodegas Irache, qui perpétuent la tradition médiévale de la production viticole, et aussi de la générosité envers les pèlerins…

irache

Contre un mur qui longe le Camino, les Bodegas Irache ont construit en 1991, en pierres de taille, une fontaine qui offre ou bien de l’eau, ou bien du vin… Deux inscriptions sur la fontaine disent en espagnol : « À boire sans abus nous vous invitons avec plaisir. Pour pouvoir l’emporter, le vin doit être acheté » et « Pèlerin, si vous voulez arriver à Compostelle avec force et vigueur, de ce grand vin buvez une gorgée et trinquez pour le bonheur ».

L’étape par laquelle on rejoint Torres del Rio depuis Estella est longue et éprouvante en cas de grosse chaleur. Quand on arrive à Irache, on a marché seulement une demi heure, et il reste devant soi 27 kilomètres… or le vin d’Irache est fortement alcoolisé, même s’il se laisse boire facilement. Il faut donc bien penser à bien remplir sa gourde… en eau !

Une webcam filme la fontaine en permanence pendant la saison. Si vous avez des amis pèlerins dont vous savez qu’ils passent par Irache, vous pourrez les observer en train d’étancher leur soif ici :

http://www.irache.com/webcam/

Et si vous êtes vous-même déjà passé par Irache, sans doute avez-vous gardé des souvenirs pittoresques de la fuente de vino

Fuente de vino

À la bonne santé du pèlerin !

La cuisine du chemin: quelles spécialités déguster entre Poitiers et Melle?

AOC beurre Charentes-PoitouEn marchant sur la Via Turonensis, entre Poitiers et Melle, on a tout le loisir de découvrir le terroir poitevin, et pourquoi pas de déguster quelques uns de ses meilleurs produits. La cuisine du Poitou est essentiellement campagnarde, avec des plats bien consistants, souvent en sauce, qui mijotent pendant des heures et vous forcent à manger du pain… De quoi se refaire après une rude journée de marche! Une cuisine plantureuse dont voici les ingrédients de base:

  • le beurre Charentes-Poitou, reconnu AOC en 1979, qui est réputé dans cette région d’élevage: vous verrez les troupeaux paître dans leurs herbages le long du chemin.
  • l’huile de noix, encore fabriquée de manière artisanale dans la région, qui sert par exemple à assaisonner les salades…
  • les fruits et légumes: les melons qui désaltèrent le pèlerin, les châtaignes et les noix en automne, les haricots blancs (la fameuse « mogette »…) et le choux, véritable légume star de la gastronomie poitevine.
  • les viandes tendres d’agneau et de chevreau
  • les produits des rivières: poissons d’eau douce (sandre, truite…), écrevisses, anguilles et grenouilles
  • pour les amateurs, les escargots, affectueusement dénommés « lumas » ou « cagouilles », qui sont des petits gris très différents des escargots de Bourgogne.
  • les fromages de chèvre (en particulier le fameux chabichou, mais aussi le mothais, le couhé-vérac, le rond de Lusignan…) et les fromages caillés (la caillebotte, à manger l’été au moment de la transhumance, sucrée, accompagnée de fruits et de Pineau des Charentes).
  • et enfin le vin du Poitou, par exemple le Gamay, qui arrose le repas, entre dans la composition de bien des sauces, et permet de faire « godaye » ou « chabrot » (si vous souhaitez faire revivre cette coutume en voie de disparition, avant de finir votre assiette de soupe, ajoutez autant de vin rouge qu’il ne reste de soupe et buvez à même l’assiette…)

En Poitou, on trouve aussi des desserts nombreux, variés et souvent délicieux, même s’ils ne sont pas à recommander aux personnes en régime! En voici quelques uns pour les marcheurs gourmands:

Le tourteau fromager :
tourteau fromagerVous le trouverez par exemple à Melle (mais aussi dans toutes les grandes surfaces de la région), et vous le reconnaîtrez à son aspect surprenant, puisqu’il se présente sous la forme d’une boule dont le dessus est totalement noir. La croute noire qui entoure le tourteau préserve en effet la fraîcheur et la texture légère de cette pâtisserie à base de fromage blanc, de vache ou de chèvre. Le tourteau était autrefois distribué lors des mariages, mais il est tout à fait approprié pour le petit-déjeuner, le goûter ou l’en-cas du randonneur!
Les recettes traditionnelles sont sujettes à de multiples variations, d’une cuisinière à l’autre. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Voici donc une recette indicative, que vous pouvez arranger à votre gré:
Ingrédients: une pâte brisée, éventuellement préparée avec un œuf (avec environ 250g de farine); 250g de fromage de chèvre frais, ou de faisselle de chèvre; 150g de sucre en poudre; 6 œufs; 50g de farine; éventuellement du sucre vanillé.
Préparation: mélangez le fromage avec le sucre; lorsque le mélange est homogène, ajoutez les œufs, puis la farine; versez le mélange obtenu dans une tourtière, enfournez à four chaud (180°C), et laissez cuire 45mn environ; à la fin de la cuisson, le tourteau est brulé sur une fine couche en surface.

Les macarons de Lusignan :
macarons de LusignanRapportée en France au XVIe siècle dans les bagages Catherine de Médicis, la recette du macaron s’est vite répandue dans de nombreuses villes et provinces françaises. La renommée du macaron de Lusignan est due à sa recette artisanale inchangée depuis des années: seule l’huile de coude a été remplacée en partie par l’électricité!
Dorés à la surface, moelleux et suaves, les macarons sont de petits gâteaux ronds de 15 à 20g, qui ne contiennent pas de farine, et dont la saveur tient à leur teneur en amandes. Sur le chemin, vous trouverez par exemple ces macarons à la boulangerie-pâtisserie « Aux saveurs Mélusine », à Lusignan.

Le broyé du Poitou :
broyé du PoitouComme son nom l’indique, le broyé du Poitou ne se coupe pas: cette galette dure (à base de beurre, bien entendu), doit être partagée d’un coup de poing vigoureux en son milieu. On en offrait autrefois des petits morceaux lors des messes de communion ou de mariage. Aujourd’hui, vous pouvez en glisser un dans votre sac à dos en prévision d’un petit creux sur la route…
Si vous souhaitez en faire chez vous, rien de plus facile: mélangez dans un saladier un œuf, 125g de sucre en poudre, une pincée de sel et une cuillère à soupe de rhum; ajoutez 125g de beurre fondu; remuez, puis ajoutez 250g de farine; pétrissez la pâte plusieurs fois, étalez-la du plat de la main dans un moule à tarte, sur une épaisseur d’un centimètre; faites cuire 20 à 25mn à four chaud (thermostat 7/210°C), et vous obtiendrez une galette plate et dorée : le broyé. Un conseil de dégustation: c’est encore meilleur trempé dans du café…

Et pour finir, méfiez-vous de la dame blanche :
dame blancheEn Poitou, en effet, si l’on vous propose une dame blanche en guise de dessert, ce n’est pas une coupe glacée à la vanille qu’on vous servira, mais une magnifique île flottante moulée, débordante, aux allures de soufflé…
Si vous cédez aux charmes de la dame blanche, sachez que vous risquez bien de ne pouvoir reprendre le chemin dans la foulée!


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