Camino

Reportage sur la Voie d'Arles

À l’occasion de l’année jacquaire, une série de reportages a été diffusée à la télévision en juillet dernier pour présenter les différentes voies qui mènent à Compostelle. Le premier volet était consacré à la Voie d’Arles, également appelée Via Tolosana, qui relie Arles, Toulouse, le Col du Somport et Puente la Reina.

>> Retrouver la page du guide pratique de randonnée consacré à la voie d’Arles (ou Via Tolosana) vers Compostelle

Un mythe du chemin : la fuente de vino de Irache

Dans le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle rédigé au XIIe siècle par Aymeri Picaud, il est fait mention de « Stella, que pane bono et obtimo vino » (« Estella où le pain est bon et le vin excellent »). Estella est une ancienne cité romaine, « Estella la bella » comme l’appelaient les pèlerins du Moyen Âge, située en Navarre, sur le Camino francés, entre Puente la Reina et Logroño. Le vin y était excellent au XIIe siècle… et on en parle encore ! Car à trois kilomètres de là se situe l’ancien monastère d’Irache, qui fut le premier hospice de pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques. On y trouve aujourd’hui les caves Bodegas Irache, qui perpétuent la tradition médiévale de la production viticole, et aussi de la générosité envers les pèlerins…

irache

Contre un mur qui longe le Camino, les Bodegas Irache ont construit en 1991, en pierres de taille, une fontaine qui offre ou bien de l’eau, ou bien du vin… Deux inscriptions sur la fontaine disent en espagnol : « À boire sans abus nous vous invitons avec plaisir. Pour pouvoir l’emporter, le vin doit être acheté » et « Pèlerin, si vous voulez arriver à Compostelle avec force et vigueur, de ce grand vin buvez une gorgée et trinquez pour le bonheur ».

L’étape par laquelle on rejoint Torres del Rio depuis Estella est longue et éprouvante en cas de grosse chaleur. Quand on arrive à Irache, on a marché seulement une demi heure, et il reste devant soi 27 kilomètres… or le vin d’Irache est fortement alcoolisé, même s’il se laisse boire facilement. Il faut donc bien penser à bien remplir sa gourde… en eau !

Une webcam filme la fontaine en permanence pendant la saison. Si vous avez des amis pèlerins dont vous savez qu’ils passent par Irache, vous pourrez les observer en train d’étancher leur soif ici :

http://www.irache.com/webcam/

Et si vous êtes vous-même déjà passé par Irache, sans doute avez-vous gardé des souvenirs pittoresques de la fuente de vino

Fuente de vino

À la bonne santé du pèlerin !

Coquillard

COQUILLARD, substantif masculin : Mendiant dont les vêtements étaient ornés de coquilles et qui se faisait passer pour pèlerin.

« Deux tables plus loin, un coquillard avec son costume complet de pèlerin épelait la complainte de Sainte-Reine. » (Victor HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832)

Les bandes de malfaiteurs du XVe siècleun coquillard, faux pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle
Avec la fin de la guerre de Cent Ans, le crime organisé se développe en France : les anciens mercenaires désœuvrés rejoignent les loqueteux de tout poil et les étudiants fauchés pour former des associations de malfaiteurs et se livrer à des escroqueries en tout genre, au faux-monnayage, à la triche organisée, au proxénétisme…
Que ce soit à cause de l’habit de pèlerin qu’ils prenaient parfois pour duper les honnêtes gens, ou bien parce que l’allusion à la coquille avait déjà pénétré le vocabulaire de la pègre, ces truands s’appelaient coquillards. Comme tous les gangs de rue jusqu’à nos jours, ces bandes étaient structurées par des codes très précis et soigneusement tenus secrets. Les aveux d’un procès tenu à Dijon en 1455 nous donnent cependant un aperçu des rouages et modes opératoires des coquillards.
Leur organisation pyramidale avait ses apprentis et ses maîtres, l’ensemble étant coiffé par un « roi de la coquille ». Ils s’étaient fait une spécialité de mettre en gage des bijoux truqués, et ils parlaient un jargon de leur invention, qui tenait lieu de signe de reconnaissance et leur permettait de préparer leurs exactions sans se faire comprendre des non-initiés. Le poète François Villon a été mêlé aux trafics des coquillards et a écrit des ballades dans leur jargon.

Exemples du jargon des coquillards :

  • Aubert : argent
  • Bazir : tuer
  • Blanchir la rouhe : échapper à la justice
  • Envoyeur : meurtrier
  • Jour : torture
  • Moucher la marine : dénoncer un complice
  • Rebecquez-vous de la montjoye : tenez-vous à l’écart du gibet, faites gaffe à ne pas être pendus… Tiens, « montjoie », un autre emprunt au vocabulaire jacquaire ?

Retour vers Compostelle…
À partir du XVIIe siècle, alors que les bandes du Moyen Âge ont sombré dans l’oubli, le terme de coquillard désigne à nouveau ces gueux, mendiants ou malfaiteurs, faux pèlerins de Compostelle, qui abusent de l’hospitalité des monastères et détroussent les pèlerins et les riverains du Camino.

Il existe une vieille expression familière, toujours bien vivante en argot : s’en tamponner le coquillard. Contrairement aux apparences, cela n’a rien à voir avec le crédential que le pèlerin d’aujourd’hui fait tamponner à chaque étape ! L’expression signifie se moquer de quelque chose, n’en avoir rien à faire. « On s’en tamponne le coquillard… »

Le coquillard est devenu aujourd’hui une image d’Épinal, une figure folklorique et proverbiale de bon vivant et de bon à rien. Qui sait, peut-être en avez-vous croisé un sur votre chemin ?

Le bulletin gratuit Camino d'août 2010 est disponible

Camino aout 2010

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Compostelle et l'Europe (3e partie)

L’émission Compostelle et l’Europe sur Radio Notre-Dame, suite (3/5).

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