
Cette dernière option, représentant douze étapes et 280 km, vous fera traverser Rocamadour, Gourdon, Villeneuve-sur-Lot et Agen avant de rejoindre La Romieu. Voici les étapes possibles :
Vous retrouvez ensuite le GR65 vers Condom.
Pour en savoir plus :
https://www.chemins-compostelle.com/Leschemins/voie-du-puy-rocamadour-ET.html
http://www.salviac-tourisme.com/chemin-st-jacques.html
Ce témoignage d’Anne a été publié dans Camino n°63. Un hymne à l’accueil légendaire des hospitaliers sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, ici sur le chemin du Puy :
Bonjour à toute l’équipe du Camino et merci de votre travail qui me permet de rester en contact par delà tous les chemins possibles.À tous les hospitaliers…
J’ai marché de Moissac à Roncevaux pendant le mois de juillet.
• Cette après-midi là, je devais arriver sur Lectoure. C’était mon troisième jour de marche, le pire, celui des courbatures quand on ne marche pas beaucoup dans l’année. Pour tout dire, j’avançais à une allure de tortue avec une démarche de canard. Le temps s’est couvert, et la pluie s’est mise à tomber, une averse orageuse.
J’étais pas mécontente, loin de là : ça rafraîchit toujours! Mais l’averse ne s’arrêtait pas, je ne voyais pas le bout du chemin, et j’avançais encore moins vite. Finalement, je suis arrivée au presbytère de Lectoure, la cape de pluie dégoulinante, collant aux épaules et au sac, et les pieds « flocfloquant » allègrement. J’ai sonné, une dame hospitalière m’a ouvert la porte :
– Rentre donc, je vais t’aider à enlever ta cape.
C’était rien, et pourtant si elle savait combien j’ai été émue par son geste moi qui n’avait rien demandé… Oui, tous les hospitaliers, par leur travail offert, leur présence à l’autre, sont une partie de l’âme de ce chemin. À Lectoure, à Saint-Palais, à Saint-Jean-Pied-de-Port, à Roncevaux, à tous les endroits où ils sont présents et où je ne suis pas passée, grand merci à vous tous pour ce partage! Ultreïa!
• Cet autre jour, il faisait très chaud. Après le vieux pont d’Artigues, je n’avais déjà plus d’eau… J’avais bien vu une affiche qui indiquait un accueil pèlerin à trois kilomètres. Je pensais demander de l’eau pour ma gourde… Il faisait chaud… C’est vrai qu’en cette saison, il doit y avoir beaucoup de randonneurs pèlerins qui dérangent les gens à droite ou à gauche pour remplir leur gourde… Nouvelle pancarte, « accueil pèlerin Lasserre de Haut 1,5 km »…
J’ai marché plus vite que prévu… J’ai la gorge sèche, je n’ouvre pas la bouche… J’aime pas déranger… Peut-être que là je ne dérangerais pas trop, ils ont écrit « accueil pèlerin »… Nouvelle pancarte à 500 m… Je commence vraiment à avoir soif… Ça y est, je vois des mannequins sur le bord du chemin, c’est sympa! Je vois aussi indiqué « table et chambres d’hôtes, boissons »… Je ne veux pas consommer, je voudrais juste remplir ma gourde avant de continuer… C’est si bien décoré, j’hésite à m’avancer, mais j’ai tellement soif que je me retrouve devant l’entrée d’un hangar avant d’avoir le temps de finir de penser. Une dame souriante salue un petit groupe qui s’en va et se retourne vers moi.
– Qu’est-ce que je peux faire pour vous?Je me confonds en remerciements. C’est vrai que j’ai chaud. Les gouttes d’eau fraîche coulent sur mon visage, sur mes cheveux, mes bras… Les dégoulinures de chaleur s’en vont, suivent les gouttes qui glissent sur ma peau… Je me retourne, le « transat là-bas » est installé sous un palmier, des voiles de couleur, légers, pendent sous le préau, volent au vent, doucement… Je m’allonge, je ferme les yeux…
– Tenez, rafraîchissez-vous…
La dame me met dans les mains une coupe décorée de sillons dorés remplie de glaçons, ma gourde pleine est à côté. Je remercie, elle disparaît sous une treille… Bruits de voix, sa famille peut-être… Je bois, lentement, l’eau de fonte des glaçons… La coupe est vide… Je me lève…
Pour eux, cette après-midi là sous la treille, j’ai raconté… Et puis, j’ai pris mon sac et ma gourde, je suis sortie… Là, devant le hangar, j’ai rencontré une dame avec qui j’avais marché trois mois auparavant du côté de Moissac…
Exclamations, le temps s’est soudain télescopé… La dame du gîte de Lasserre de Haut souriait à peine étonnée… À Lasserre de Haut, il y a un lieu beau et paisible à la fois, une dame souriante, accueillante, présente… Vous qui me lisez, n’hésitez pas à passer et saluez-la pour moi.
Bon chemin! Merci,
Anne Noisier
Voici le nouveau diaporama de présentation du Chemin du Puy.
Le Puy-en-Velay • Conques • Cahors • Moissac • Saint-Jean-Pied-de-Port.
La Voie du Puy: la voie historique vers Saint-Jacques la plus fréquentée en France. Empruntant le GR65, on traverse la Haute Loire, la Lozère, l’Aveyron, le Tarn et Garonne, Le Gers, les Pyrénées Atlantiques, où commence le Camino Francés.
– Un itinéraire précis;
– Les gîtes pèlerins, les gîtes d’étape, les chambres d’hôtes, les campings;
– Des notices sur le patrimoine jacquaire, l’histoire et les légendes…
– Le plan des grandes villes pour s’orienter aisément;
– pour tout le chemin: carte couleur IGN échelle 1/100.000.
Retrouver plus d’informations et toutes les nouveautés sur le site des éditions Lepère
>> Retrouvez également le guide pratique de la Voie du Puy, qui vous accompagnera du Puy à Saint-Jean-Pied-de-Port en passant par Conques et Moissac.
Cette petite histoire d’Aubrac, qui pourrait s’intituler La Faute du Pèlerin, est un témoignage envoyé par Daniel et publié dans Camino n°61. Le pèlerinage, ou le surnaturel au quotidien…
Ce n’est pas sans émotion que nous relisons aujourd’hui ce récit écrit en 2005, car le café Chez Régine, aux Quatre-Chemins (sur le chemin du Puy), qui est le cadre de l’histoire, a été sinistré par un incendie au début de l’année 2011.
Mais écoutons à présent Daniel : Jour de Pentecôte sur la Via Podiensis.Vaches blondes dans les prés, moutons gris dans le ciel.
Parti d’Aumont-Aubrac ce matin, j’arrive aux « Quatre-Chemins ». Quatre chemins, ça fait beaucoup pour un pèlerin qui ne connaît qu’une seule direction, une seule dimension.
Je décide de faire un arrêt pour un café « Chez Régine », le bistrot du coin. Rien de mal pour un jour de Pentecôte! J’entre ; au coin du bar, je croise le regard d’un homme que je crois reconnaître. Plutôt sec, une casquette de base-ball vissée sur la tête, les yeux pointus, un bouc cendré, un sourire figé. Je l’avais rencontré plusieurs fois depuis Le Puy. Tantôt avec un sac a dos, tantôt sans sac, tantôt au volant d’une voiture. Probablement un membre d’un groupe de pèlerins accompagnés d’une voiture pilote qui les rejoint à chaque étape, un homme très gentil, avec qui j’ai échangé plusieurs fois le « bonjour, bon chemin » habituel.
– Salut, ça va ?
– ça va, tu prends l’apéro ? me dit-il avec un sourire aux incisives de loup.
C’est là que le Saint-Esprit, toujours très présent sous sa forme de colombe le jour de Pentecôte, me susurre à l’oreille :
– Tu avais pourtant l’intention de prendre un café.
– Mais, laisse-moi…, je veux dire laissez-moi le temps de passer ma commande!
Je vois Régine qui disparaît dans sa cuisine. Et mon compère du coin du bar qui saisit une bouteille et me sert un double pastis.
– À la tienne!
On se refait un grand sourire, on cause un peu. Voilà Régine qui revient. Je cherche mon porte-monnaie, mais mon compère est plus rapide et règle l’addition.
– Salut! me fait-il.
Et il disparaît. J’ai l’impression de sentir comme une légère odeur de soufre dans l’air. Je ne voudrais pas l’affirmer, de peur d’être arrêté à la frontière par l’Inquisition espagnole, mais tout de même. Bizarre!
Chez Régine, comme si on y était...
J’entends alors la Sainte Colombe, encore elle, qui ricane derrière moi. (Avez-vous déjà rencontré une colombe qui ricane ? Un pigeon peut-être, mais une colombe!)
– Alors, on va à Compostelle… sans sac à dos!
– Sans sac ?
Je me tâte le dos : Plus de sac! L’aurais-je perdu ? J’ai bien perdu un crayon avant-hier, mais mon sac! D’un pas leste et lourd d’angoisse, je retourne chez Régine. Et j’y retrouve mon sac qui m’attendait. L’odeur de souffre avait disparu. Mais la Colombe, encore elle, ne manqua pas de m’interpeller :
– J’espère que tu as compris, c’est un premier avertissement. La prochaine fois que tu veux me faire prendre un pastis pour un café, je…
Le brouhaha du bistrot ne me permit pas d’entendre la menace de la Colombe qui avait, elle aussi, soudain disparu. Je n’étais pas très rassuré, mais au moins, je n’avais pas perdu mon bâton ; ça peut servir en cas de rencontre inopinée.
Tout cela est bien sûr une histoire vraie. Sauf le soufre, que je ne peux pas jurer avoir senti…, de peur de l’Inquisition espagnole. Et pourtant, il me semblait bien que…
Il se passe de drôles de choses sur l’Aubrac. Mais au fait, si je rencontre encore une fois mon pèlerin du bout du bar au détour du Chemin, que vais-je lui dire ?
Daniel Zimmermann, mai 2005.