marche

Que fait le pèlerin de Compostelle avec ce qu'il a emporté en trop?

un vélo trop chargéLe chemin enseigne le dépouillement : on s’y libère bien sûr du poids de ses soucis, mais aussi parfois d’autres choses tout aussi encombrantes… Il y a ces objets qu’on pensait indispensables et qui se révèlent inutiles, il y a aussi le poids du sac qu’il faut savoir alléger quand on souhaite soulager son dos.

Un grand nombre de pèlerins vivent l’expérience de la marche au long cours comme une rupture avec les facilités du consumérisme. Quand on porte tout son matériel avec soi et qu’on dort chaque soir dans un nouvel endroit inconnu, on est bien obligé de trouver un nouveau rapport aux objets, sans commune mesure avec les normes de notre société matérialiste.

Véronique, une étudiante belge, craignant de s’ennuyer, avait ainsi emporté son baladeur numérique sur les chemins de Saint-Jacques. En moins d’une semaine de marche, elle s’est rendu compte qu’elle n’éprouvait plus aucune envie d’écouter de la musique en cheminant, préférant s’ouvrir au monde qui l’entourait, à la nature et aux rencontres. Véronique a gardé jusqu’à Saint-Jacques les écouteurs à son cou (alors que le baladeur avait été détruit par une averse!) en signe de ce qu’elle avait abandonné en route, ce qui lui avait permis de s’épanouir d’avantage. D’autres se sèvrent d’internet ou du téléphone…

Et si l’on a mal évalué ses capacités de portage ou mal pensé la liste du matériel à mettre dans son sac, on pourra vouloir se débarrasser de choses en cours de route… Que faire?

Tout d’abord, évitez de faire comme les jeunes filles du film Saint-Jacques… La Mecque qui se délestent dans la nature de tout leur fourbi lourd et inutile. Ce comportement est hélas un peu trop fréquent ; cela souille les paysages et défigure la beauté du chemin.

Préférez donner ce que vous avez en trop à quelqu’un qui en a plus besoin: un autre pèlerin appréciera peut-être votre gamelle en trop ou votre inutile deuxième paire de chaussures.

Et sachez aussi que la Poste propose des emballages en carton bien pratiques pour renvoyer chez soi ce que l’on ne souhaite plus porter. Chez soi, ou chez un ami, car s’il n’y a personne chez vous, la Poste ne conservera le paquet qu’une quinzaine de jours, avant de le renvoyer à l’expéditeur. Ayez donc le réflexe d’inscrire comme adresse de l’expéditeur celle d’un de vos proches : cela peut vous éviter de longues et vaines recherches d’un paquet perdu!

Suite à une enquête menée via la page facebook des guides Lepère, nous avons une idée de ce que les pèlerins de Compostelle renvoient par colis postaux :

  • sac à viande
  • parka
  • rasoir
  • sac de couchage
  • gourde trop lourde
  • deuxième paire de chaussure
  • crème solaire (quand vient l’automne)
  • pull en trop
  • l’électronique, car les recharges sont vite lourdes
  • pommades et remèdes divers, devenus inutiles à une marcheuse dont les douleurs ont subitement disparu après la première étape du chemin!
  • Attention cependant à ne pas renvoyer des effets qui vous manqueront par la suite… C’est arrivé à un pèlerin qui s’est débarrassé sur le Camino Francés de son sac de couchage et de ses affaires de pluie… qu’il a regrettés arrivé en Galice!

    Et vous, de quoi vous êtes-vous dépouillé sur le chemin? Cela n’avait-il qu’une valeur matérielle? Avez-vous bénéficié de dons de la part d’autres pèlerins?

La cuisine du chemin: quelles spécialités déguster entre Poitiers et Melle?

AOC beurre Charentes-PoitouEn marchant sur la Via Turonensis, entre Poitiers et Melle, on a tout le loisir de découvrir le terroir poitevin, et pourquoi pas de déguster quelques uns de ses meilleurs produits. La cuisine du Poitou est essentiellement campagnarde, avec des plats bien consistants, souvent en sauce, qui mijotent pendant des heures et vous forcent à manger du pain… De quoi se refaire après une rude journée de marche! Une cuisine plantureuse dont voici les ingrédients de base:

  • le beurre Charentes-Poitou, reconnu AOC en 1979, qui est réputé dans cette région d’élevage: vous verrez les troupeaux paître dans leurs herbages le long du chemin.
  • l’huile de noix, encore fabriquée de manière artisanale dans la région, qui sert par exemple à assaisonner les salades…
  • les fruits et légumes: les melons qui désaltèrent le pèlerin, les châtaignes et les noix en automne, les haricots blancs (la fameuse « mogette »…) et le choux, véritable légume star de la gastronomie poitevine.
  • les viandes tendres d’agneau et de chevreau
  • les produits des rivières: poissons d’eau douce (sandre, truite…), écrevisses, anguilles et grenouilles
  • pour les amateurs, les escargots, affectueusement dénommés « lumas » ou « cagouilles », qui sont des petits gris très différents des escargots de Bourgogne.
  • les fromages de chèvre (en particulier le fameux chabichou, mais aussi le mothais, le couhé-vérac, le rond de Lusignan…) et les fromages caillés (la caillebotte, à manger l’été au moment de la transhumance, sucrée, accompagnée de fruits et de Pineau des Charentes).
  • et enfin le vin du Poitou, par exemple le Gamay, qui arrose le repas, entre dans la composition de bien des sauces, et permet de faire « godaye » ou « chabrot » (si vous souhaitez faire revivre cette coutume en voie de disparition, avant de finir votre assiette de soupe, ajoutez autant de vin rouge qu’il ne reste de soupe et buvez à même l’assiette…)

En Poitou, on trouve aussi des desserts nombreux, variés et souvent délicieux, même s’ils ne sont pas à recommander aux personnes en régime! En voici quelques uns pour les marcheurs gourmands:

Le tourteau fromager :
tourteau fromagerVous le trouverez par exemple à Melle (mais aussi dans toutes les grandes surfaces de la région), et vous le reconnaîtrez à son aspect surprenant, puisqu’il se présente sous la forme d’une boule dont le dessus est totalement noir. La croute noire qui entoure le tourteau préserve en effet la fraîcheur et la texture légère de cette pâtisserie à base de fromage blanc, de vache ou de chèvre. Le tourteau était autrefois distribué lors des mariages, mais il est tout à fait approprié pour le petit-déjeuner, le goûter ou l’en-cas du randonneur!
Les recettes traditionnelles sont sujettes à de multiples variations, d’une cuisinière à l’autre. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Voici donc une recette indicative, que vous pouvez arranger à votre gré:
Ingrédients: une pâte brisée, éventuellement préparée avec un œuf (avec environ 250g de farine); 250g de fromage de chèvre frais, ou de faisselle de chèvre; 150g de sucre en poudre; 6 œufs; 50g de farine; éventuellement du sucre vanillé.
Préparation: mélangez le fromage avec le sucre; lorsque le mélange est homogène, ajoutez les œufs, puis la farine; versez le mélange obtenu dans une tourtière, enfournez à four chaud (180°C), et laissez cuire 45mn environ; à la fin de la cuisson, le tourteau est brulé sur une fine couche en surface.

Les macarons de Lusignan :
macarons de LusignanRapportée en France au XVIe siècle dans les bagages Catherine de Médicis, la recette du macaron s’est vite répandue dans de nombreuses villes et provinces françaises. La renommée du macaron de Lusignan est due à sa recette artisanale inchangée depuis des années: seule l’huile de coude a été remplacée en partie par l’électricité!
Dorés à la surface, moelleux et suaves, les macarons sont de petits gâteaux ronds de 15 à 20g, qui ne contiennent pas de farine, et dont la saveur tient à leur teneur en amandes. Sur le chemin, vous trouverez par exemple ces macarons à la boulangerie-pâtisserie « Aux saveurs Mélusine », à Lusignan.

Le broyé du Poitou :
broyé du PoitouComme son nom l’indique, le broyé du Poitou ne se coupe pas: cette galette dure (à base de beurre, bien entendu), doit être partagée d’un coup de poing vigoureux en son milieu. On en offrait autrefois des petits morceaux lors des messes de communion ou de mariage. Aujourd’hui, vous pouvez en glisser un dans votre sac à dos en prévision d’un petit creux sur la route…
Si vous souhaitez en faire chez vous, rien de plus facile: mélangez dans un saladier un œuf, 125g de sucre en poudre, une pincée de sel et une cuillère à soupe de rhum; ajoutez 125g de beurre fondu; remuez, puis ajoutez 250g de farine; pétrissez la pâte plusieurs fois, étalez-la du plat de la main dans un moule à tarte, sur une épaisseur d’un centimètre; faites cuire 20 à 25mn à four chaud (thermostat 7/210°C), et vous obtiendrez une galette plate et dorée : le broyé. Un conseil de dégustation: c’est encore meilleur trempé dans du café…

Et pour finir, méfiez-vous de la dame blanche :
dame blancheEn Poitou, en effet, si l’on vous propose une dame blanche en guise de dessert, ce n’est pas une coupe glacée à la vanille qu’on vous servira, mais une magnifique île flottante moulée, débordante, aux allures de soufflé…
Si vous cédez aux charmes de la dame blanche, sachez que vous risquez bien de ne pouvoir reprendre le chemin dans la foulée!


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