Il s’agit en effet d’une croix toute simple, en fer rongé par la rouille, juchée sur un imposant mât de chêne de cinq mètres de haut. La croix surplombe un imposant tas de roches et de cailloux. Et ce sont justement ces pierres, aux apparences diverses et aux tailles variées, déposées depuis des siècles par les marcheurs, qui font de la Cruz de Ferro l’un des passages les plus mythiques pour le pèlerin de Saint-Jacques. Continuer la lecture
Laissant derrière lui la plaine de la Meseta, le pèlerin du Camino francés gravit les monts de León, qui surgissent entre Astorga et Ponferrada. Depuis mille ans, le chemin file par des pentes raides vers le mont Irago (Puerto Irago), point culminant du chemin avec ses 1504 mètres d’altitude, et sa mythique Cruz de Ferro.
Dans son ascension vers le Puerto Irago, le pèlerin trouvera le village abandonné de Foncebadón. Restent d’épais murs en ruines, dont les pierres sèches reflètent un passé étroitement lié à la route de pèlerinage: vestiges d’hospice et d’abbaye dont se dégage une émouvante atmosphère de recueillement dans la solitude. On est pris d’un pincement au cœur en pensant aux rudes paysans qui habitaient ces lieux, et qui accueillaient (ou maltraitaient ?) les pèlerins de passage…Les ruines désolées de ce village de montagne abritent une histoire que pourraient lui envier bien des villes plus importantes: au Xe siècle, le roi Ramiro II convoque un concile à Foncebadón. Un siècle plus tard, l’ermite Gaucelmo, l’un de ces saints moines qui ont « ouvert le Chemin », obtient du roi Alphonse VI l’autorisation d’y fonder un hôpital puis une église. Jusqu’à sa mort en 1123, Gaucelmo améliore le Chemin depuis Rabanal del Camino, avec l’aide de ses compagnons, ouvrant ainsi un tronçon du Camino entre Astorga et Ponferrada à travers les montagnes de León. Grâce à Gaucelmo et à ses successeurs, des millions de jacquets sont passés par Foncebadón, qui était l’une des étapes les plus appréciées du Camino, juste avant la montée au Puerto Irago.
Foncebadón la désertée n’est-elle aujourd’hui plus qu’un village fantôme ? Continuer la lecture